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Etat des médias en 2021

Une étude au coeur des médias menée par le groupe Cision révèle comment les journalistes ont traversé cette année si particulière.

Alors que la pandémie mondiale continue de semer le trouble, nous n’avons jamais autant eu besoin des médias. Sans cesse à la recherche d’informations, de chiffres, de témoignages, d’une issue à cet avenir incertain. Devant les lignes éditoriales bouleversées, les journalistes ont eux aussi plus que jamais besoin des attaché.e.s de presse pour les aider dans leur quête de réponses. Alors quel est l’état des médias aujourd’hui ? Quelles sont leurs inquiétudes, leurs priorités ? Le lien avec les attachés de presse a-t-il évolué ? La société Cision a mené un grand sondage, récoltant l’avis de plus de 2700 journalistes dans 15 pays dans le monde, pour apporter des éléments de réponse. Une étude menée entre le 1e février et 1e mars 2021.

Dans l’intimité des médias 

Priorité n°1 : la confiance

Apparaître comme un « média confiance » vis-à-vis du public est la priorité n°1 des journalistes dans le monde. Face aux fakes news déferlant sur les réseaux sociaux, les médias se doivent de renforcer cette confiance. Notamment en veillant à « l’exactitude de leurs informations ».  Ainsi, en France, 81% des journalistes placent l’exactitude de l’information en tête de leurs priorités. A l’échelle mondiale, la 3e priorité se situe au niveau du chiffre d’affaires/trafic/audience. Tandis que la France préfère « apporter un éclairage sur toutes les problématiques critiques ». Contrairement à nos idées reçues, le « scoop » est bien loin derrière et n’intéresse que peu les journalistes ; seulement 10% des journalistes français font du « scoop » un élément clé pour la rédaction où ils travaillent.

Trêve de défiance et liberté de la presse

En 2017, 91% des journalistes en France et dans le monde estimaient que la population était sceptique face aux informations transmises via les médias, ou en tout cas, leur faisait « moins confiance que l’année précédente ». Un chiffre record, qui n’a cessé de baisser depuis. En 2021, on constate que l’importance de la fiabilité de l’information notamment dans le contexte COVID permet au pourcentage de redescendre nettement avec 41% des journalistes français et 53% à l’échelle mondiale.  En effet, durant cette crise mondiale, la population en quête de réponses s’est naturellement tournée vers les médias traditionnels, créant une sorte de « trêve de défiance », pour une partie de la population du moins.  Toutefois, lorsqu’il s’agit de la liberté de la presse, on constate que 40% des journalistes à travers le monde soulignent une détérioration celle-ci. En France, ils sont même 55%, et peu d’entre eux sont optimistes quant à la suite. En effet, 3% seulement pensent qu’une amélioration est possible dans les trois prochaines années. Des chiffres justifiés par le fait qu’une très grosse partie des médias français sont détenus par des grands groupes.

Moins de publicités, moins de revenus, le défi des médias

Malgré l’inquiétude vis à vis de la liberté de la presse, un autre sujet inquiète davantage : la baisse de publicités ainsi que la baisse de revenus du corps médiatique. A l’échelle mondiale, les journalistes sont 22% à estimer qu’il s’agit du défi n°1 pour les médias. En deuxième position, l’inquiétude des correspondants se porte sur le manque d’effectif dans les rédactions à 17%. Enfin, nous retrouvons le questionnement sur la liberté de la presse à 13%. Apparaissent d’autres problématiques :  la concurrence avec les réseaux sociaux et influenceurs pour 12% , l’attention grandissante pour les « fakenews » à 11%. En France, en ce qui concerne les plus gros défis sur l’année écoulée, on retrouve en tête à 22% l’attention constante pour les « fakesnews », à 20% le déclin de la publicité et des sources de revenus et enfin à 14% la concurrence avec les réseaux sociaux et influenceurs courts. Ces résultats se recoupent ainsi avec les priorités identifiées plus haut, à savoir l’importance de délivrer des informations justes et factuelles, afin de (re)gagner la confiance du public.

Toujours plus vite

Plus vite, toujours plus vite. On constate aujourd’hui que 70% des journalistes dans le monde traitent au moins 3 sujets différents en même temps. Et chez nous, ce chiffre grimpe à 87% ! Dans les rédactions web, 64% des journalistes affirment même traiter 5 sujets différents en simultané, si ce n’est plus. Face à une course contre le temps, on observe que 50% des journalistes français prévoient leur sujet moins de 24h à l’avance, et 17% en temps réel. Toutefois, 25% d’entre eux voient tout de même leur temps d’investigation respecté (1 mois pour traiter un sujet), soulignant peut-être les disparités entre rédactions.

Les attachés de presse

Les attachés de presse, une aide

Dans cette période difficile, les journalistes peuvent compter sur les attaché.e.s de presse. Ils.elles peuvent faire appel à eux pour trouver un angle pertinent ou des informations complémentaires. Mais aussi pour être mis en relation avec des experts. En effet, en ces temps de pandémie, ils sont 36% dans le monde et 47% en France à solliciter auprès des attachés de presse des histoires positives et optimistes, notamment sur l’entraide entre entreprises ou particuliers. Enfin, on constate que le phénomène #BlackLivesMatter impacte le reste du monde. Un tiers des journalistes étant à la recherche d’histoires qui prônent des valeurs de diversité, d’inclusion et d’égalité. C’est le cas aussi en France puisque 27% des journalistes sont en attente de ce type de sujet.

Les attachés de presse : attention au ciblage

L’étude constate que dans le monde, seulement 44-48% des journalistes sont satisfaits de leur collaboration avec les attaché.e.s de presse. En cause : le manque de ciblage. Ils recevraient trop d’informations ne concernant pas directement leur ligne éditoriale propre. Toutefois 76% des journalistes français sont toujours très friands du communiqué de presse. Un pourcentage quasi similaire pour tous les journalistes dans le monde. 54% des journalistes français utilisent les Wire, et considèrent les grandes agences de presse type l’AP aux USA, ou l’AFP en France, comme très utiles. Enfin, on trouve à 49% les agences RP.

Attention à ne pas oublier les autres sources utilisées, comme le site web de l’entreprise ou ses réseaux sociaux… En tant qu’entreprise, il faut ainsi être vigilant et garder une cohérence de discours sur chacun de ces points de contact.

Conclusion 

En pleine crise économico-sanitaire et dans un contexte de lutte incessante contre les fausses informations et la diminution de leurs libertés, les médias s’accrochent à leur seul objectif : la confiance du public. La pandémie fait encore parler d’elle et les journalistes sont toujours à la recherche de nouveaux angles pour éclairer le sujet. Tout en restant quête de sujets positifs, ce qui préfigure de belles éclaircies.

Les attachés de presse doivent faciliter le travail des journalistes, en leur envoyant des informations ciblées, pertinentes, correspondant à leur ligne éditoriale. C’est la seule façon de construire et de préserver ce lien précieux avec les journalistes, une priorité d’autant plus indispensable en ces temps compliqués. D’où l’importance d’une stratégie médias pointue et réfléchie.

*D’après une étude réalisée par CISION, suite logicielle au croisement des RP, du marketing digital et social